Parce que cela sur la façon de nourrir votre bébé n'est pas encore vu, et vécu, comme un choix libre et comment se défendre des attaques que presque chaque mère subit tôt ou tard, quoi qu'elle fasse. Levez la main si vous n'avez jamais été critiquée avec plus ou moins de véhémence, voire agressée, pour ce que vous faisiez pendant l'allaitement : allaitant ou artificiel. C'est une expérience courante pour de nombreuses mères d'être jugées sur la façon dont elles nourrissent leur bébé. Aux yeux des autres, l'allaitement devient souvent automatiquement un « Taliban » de la pratique, un fanatique du naturel à tout prix, mais aussi une femme qui gâte son enfant, l'empêchant de grandir de manière indépendante et autonome surtout si l'on parle de allaitement au-delà d'un an, ou exhibitionniste si allaitement en public. À l'inverse, celles qui utilisent des formules et des biberons avec un lait bébé 2eme age sont dépeintes comme une femme égoïste, incapable de se "sacrifier" pour son enfant ou qui n'a pas fait assez d'efforts, plus intéressée qu'avant par un retour rapide au travail ou à la vie. Voilà pour le droit au libre choix, qui devrait être acquis en 2018 et qui ne l'est évidemment pas.
Il faut comprendre avant tout
Et attention : non seulement ce déluge de jugements n'épargne pratiquement personne, mais il vient en plus de plusieurs fronts. Les professionnels de santé, par exemple : ceux du lieu de naissance mais aussi les médecins de famille et les pédiatres, pas toujours, il faut le dire, suffisamment formés et dotés des justes doses d'écoute, d'empathie et de tolérance. Et puis parents, amis et copines avec ces blagues qui, en dessous, laissent entendre que chacun se sent mieux que l'autre, voire des inconnus rencontrés au parc ou au supermarché. Sans parler de ce qui se passe sur les réseaux sociaux, où les attaques de lions clavier, en l'occurrence plus facilement des lionnes, dégénèrent souvent en insultes et offenses.
Mais pourquoi toute cette manie de porter des jugements sur les choix des autres femmes, toute cette violence verbale à le faire, mais aussi toute cette vulnérabilité à de tels jugements ? Après tout, s'il est vrai que personne n'aime être critiqué, il est également vrai qu'il suffirait de ne pas trop y prêter attention, et au contraire on finit souvent par se sentir mal, peut-être devenir à son tour plus agressif et critique.